L’architecture constitue un des témoignages majeurs de l’activité humaine ; chaque civilisation, à son époque et dans son territoire, s’est exprimée avec cet art.
L’homme a d’abord construit de façon rudimentaire et empirique, puis la construction a évolué pour aboutir aujourd’hui à des techniques complexes. Ainsi, le mot " architecture " renvoie a deux domaines distincts. D’une part la construction, c’est-à-dire les modalités techniques selon lesquelles sont édifiés les bâtiments, et d’autre part l’art et la recherche de l’esthétique.
C’est le domaine de la construction qui sera le sujet de notre étude et nous essaierons de dégager les notions de base de la construction. Pour cela nous procéderons de la même façon que l’architecte au stade de la conception de son bâtiment. Il commence par une étude précise du terrain et par un calcul des charges théoriques de son bâtiment puis définit grâce à ces renseignements les fondations, l’ossature et enfin les matériaux du bâtiment.
Afin de mieux comprendre les techniques de construction, notre étude sera illustrée d’un exemple concret qui est l’Hôtel Industriel Berlier de l’architecte Dominique Perrault, un bâtiment situé dans le 13ème arrondissement de Paris. Il se présente comme un cube de verre et accueille aussi bien des petites industries que des bureaux. Nous tenterons d’expliquer le choix de sa structure en appliquant les principes énoncés dans l’exposé.
PARTIE 1
Les études nécessaires à la conception du projet
1) La topographie
Préalablement à la construction de l’ouvrage, il faut procéder à un certain nombre d’interventions. Tout d’abord, la topographie va permettre de mieux connaître le terrain afin de définir son relief et les constructions à entreprendre.La topographie est la technique de représentation sur un plan des formes du terrain, y compris les détails naturels et artificiels. Elle comporte deux disciplines : la topologie et la topométrie.
La topologie traite des formes générales de grande surface pouvant atteindre plusieurs kilomètres carrés. La topométrie quant à elle est employée pour faire des mesures portant sur des surfaces limitées. Les documents ainsi obtenus sont des plans à grande échelle. On distingue alors deux types de plans :
- La planimétrie permet de représenter sur un plan tous les accidents topographiques situés à la surface du sol, comme les cours d’eau, les lacs, les bois, etc.
- L’altimétrie permet de représenter le relief, celui-ci étant indiqué le plus souvent par des courbes de niveau.
Une fois cette étude réalisée, le lieu de l’implantation du bâtiment peut être choisi. On procède alors à une analyse approfondie du terrain.
2) La géotechnique
La géotechnique permet de définir les caractéristiques des roches et des sols afin de déterminer les fondations du bâtiment et la couche du terrain sur laquelle elles prennent appui.
On procède alors à des prélèvements d’échantillons du sol et à des essais. Cette science est appelée mécanique des sols. Elle permet de déterminer :
On établit ainsi un dossier de faisabilité de la construction plus proche de la réalité, y compris pour les fondations. En effet, en fonction de la roche et de sa résistance, on peut connaître précisément le type de fondation à utiliser.
Après cette première étude, il convient de déterminer les charges du bâtiment.
3) Descente de charges et reprise des efforts
Le calcul de descente de charges consiste à répertorier et à reprendre l’ensemble des charges à tous les niveaux de l’ouvrage pour les reporter au niveau du sol d’assise. On distingue alors plusieurs charges :
a) Les charges permanentes
Elles correspondent au poids propre des matériaux utilisés dans la réalisation du bâtiment, à savoir les éléments de structure, d’enveloppe et d’équipement. Ce poids est calculé sur la base des plans précis du projet. Le calcul du volume des matériaux mis en œuvre et la connaissance de leur masse volumique permettent de déterminer le poids propre des murs, des planchers, de la charpente, etc.
Les charges d’exploitation correspondent aux charges qui résultent d’un usage normal du bâtiment. Elles comprennent le matériel, le mobilier, le stockage, la circulation des véhicules, les personnes, etc.
Lorsque les charges d’exploitation sont répétitives, elles peuvent faire l’objet d’une loi de dégressivité verticale en fonction du nombre d’étages.
Soit Qt l’ensemble des charges d’exploitation d’un immeuble de n étages en kN / m2. Alors :
où p est le coefficient de pondération (qui dépend du nombre d’étages) et k le nombre d’étages.
c) Les charges dues à la neige
La charge du bâtiment peut varier en fonction de certaines données climatiques, comme des précipitations abondantes ou une forte chute de neige. Cela dépend de la région, du site et de l’altitude.
d) L’action du vent
Le vent influe également sur la charge du bâtiment. Avant de calculer l’action du vent sur une paroi, il convient de définir plusieurs termes :Surfaces au vent : Ce sont les surfaces éclairées par une source lumineuse dont le faisceau a pour direction celle du vent.
Surfaces sous le vent : Ce sont les surfaces qui dans ce cas sont dans l’ombre.
Maître-couple : C’est la projection de la construction sur un plan perpendiculaire à la direction du vent.
Pression ou dépression : La face du bâtiment est dite soumise à une pression lorsque le vent est dirigé contre elle. Elle est dans le cas contraire soumise à une dépression.
L’action du vent sur une paroi se calcule à partir de pressions dynamiques de base q10 et q’10 (voir tab.5) qui dépendent de la région de construction (par exemple Paris est en zone II) auxquelles on affecte des coefficients correcteurs (ce calcul s’applique à une construction fermée ou ouverte).
Ainsi, soit q la pression exercée par le vent en kPa :
ks à
Effet de site (tab. 6) : Le facteur ks dépend de la nature du site. Si le site est bordé par exemple de collines, il est considéré comme protégé. Si le site
est sur une plaine ou un plateau de grande étendue, il est considéré comme normal. Enfin, si le site est à moins de 6 km du littoral, au sommet d’une falaise ou encore dans une vallée étroite où le vent s’engouffre, alors il est exposé.
km à Effet de masque : Il y a effet de masque lorsqu’une construction est masquée par d’autres constructions. Ce facteur est souvent considéré comme égal à 1, par prudence. En effet si un bâtiment proche diminue la force du vent sur le site, il faut éviter d’en tenir compte car ce dernier peut être détruit.
kh à Effet de la hauteur au-dessus du sol : Ce facteur dépend de la hauteur H du bâtiment. En effet plus le bâtiment est haut, plus l’action du vent se fait ressentir.
d à Effet de dimensions : La pression dynamique s’exerçant sur une paroi diminue lorsque sa surface augmente : on applique donc un coefficient réducteur d tenant compte de la plus grande dimension du maître-couple, soit la longueur, soit la hauteur H.
- L’action résultante unitaire totale sur une paroi est donc :
en kPa
- L’action résultante totale sur une paroi de surface S est donc :
en kN
FICHE D’APPLICATION N°3 : ACTION DU VENT |
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DEFINITION DES PARAMETRES
Région de construction : Paris (région II) D = L sin  AN : D = 87 x sin 38 = 53,6 m Type de construction : fermée CALCUL DE LA PRESSION DYNAMIQUE q Soit q la pression exercée par le vent en kPa :
CALCUL DE LA PRESSION RESULTANTE SUR LA PAROI
pr (normale) = qn x 0,50 = 0,689 x 0,50 = 0,344 kPa
![]()
P(normale) = 2697 x 0,344 = 927 kN P(extrème) = 2697 x 1,2 = 3236,4 kN
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